Ceux qui étudiaient la théorie des couches
Comme nous le disions dans un précédent billet, nous nous sommes lancés dans les couches lavables.
Mais au fait, pourquoi ? Parce que les couches lavables présentent de nombreux avantages par rapport aux couches jetables, que nous allons répertorier ici.
Aspect économique
Avant qu'un bébé ne soit propre (en moyenne vers deux ans et demi), il aura besoin d'environ 5500 couches, soit un budget estimé à 1700 Euros (sans compter les sacs poubelles, qui se remplissent pourtant à une vitesse incroyable avec des couches jetables).
La commune devra aussi payer, via les impôts locaux, 80 Euros pour un enfouissement en décharge (ou 90 Euros pour une incinération) de toutes les couches de cet enfant...
Les couches lavables demandent un investissement de départ et un budget d'utilisation au quotidien.
L'achat de toutes les couches, qui serviront de 0 à 2 ans et demi, revient environ à 500 Euros (culottes de protection comprises). Les coûts d'utilisation (lavages, feuillets de protection, etc.), représenteront 200 Euros sur deux ans et demi. Le budget total est ainsi évalué à 700 Euros.
C'est un bon point pour les couches lavables, d'autant plus que si vous avez un autre enfant, seul le budget d'utilisation (200 Euros) se répètera, alors qu'avec les couches jetables ce sera le budget total (1700 Euros)...
Aspect sanitaire
Les "ingrédients" d'une couche jetable sont gardés secrets par les industriels qui les fabriquent. Mais d'après plusieurs analyses, une couche jetable est composée :
- de cellulose issue de la pulpe de bois ;
- de plastiques (polyéthylène, polypropylène, polyester, caoutchouc de synthèse... que de doux noms de matières qui peuvent être sources d'allergies) ;
- et... d'une cinquantaine de produits chimiques ! Parmi ces produits, on peut citer :
- le "gel de polyacrylate de sodium réticulé" (polymère ultra-absorbant) ; associé au syndrome de choc toxique, ce produit a été retiré des tampons hygiéniques féminins en 1985...
- des produits cancérigènes comme le benzol (dans le gel absorbant), le furane et la dioxine (dans la cellulose et l'enveloppement des couches), la dioxine étant impliquée dans des dérèglements hormonaux, des déficiences immunitaires, des troubles de la fertilité et du développement neurologique ;
- des composés organiques volatiles qui peuvent provoquer de l'asthme.
Les fabricants annonçaient en 2000 qu'il n'y avait pas de TBT (polluant extrêmement toxique pour les systèmes immunitaire et hormonal, même en très faible concentration) dans leurs couches alors que Greenpeace prouvait le contraire... qu'y a-t-il d'autre aujourd'hui dans ces couches ?
D'autre part, les couches jetables, très impérmeables à l'eau mais aussi à l'air, ne laissent pas la peau respirer, ce qui provoque une température scrotale très importante. C'est pourquoi elles sont soupçonnées de favoriser l'infertilité masculine et le cancer des testicules...
Les couches lavables n'exposent pas les fesses et la santé de bébé à tous ces dangers, elles laissent sa peau respirer et sont composées de matières naturelles (coton bio, chanvre, bambou, etc.) qui préviennent les allergies.
Aspect environnemental
Une couche jetable doit d'abord être produite et cela se traduit par :
- des arbres abattus pour la cellulose (des millions chaque année pour toutes ces nouvelles couches) ;
- du pétrole pour les plastiques (une tasse de pétrole par couche) ;
- de l'énergie dépensée (3,5 fois plus que pour concevoir et utiliser une couche lavable) ;
- de l'eau consommée (2,3 fois plus que pour concevoir et utiliser une couche lavable)... et polluée.
Chaque couche jetable sera ensuite... jetée ! Sans compter l'emballage, cela représentera environ une tonne de déchets non recyclables par enfant. Chaque couche jetable mettra des centaines d'années à se dégrader : largement plus qu'il n'en faut pour contaminer le sol et les nappes phréatiques en dégageant de la dioxine et des produits chimiques (vu que ces couches en contiennent, rien d'étonnant !).
Conclusion
Voilà donc pour la théorie : il est difficile de trouver des inconvénients aux couches lavables ! Le concept du jetable n'est d'ailleurs pas rationnel quand on utilise un objet plusieurs fois par jour et sur plusieurs années... cela est communément admis pour certains objets (ex. : qui s'achèterait des couverts jetables pour manger au quotidien ?), mais l'image des langes d'antan hante encore les esprits qui se veulent modernes...
Nous n'avons pas abordé la pratique ici (en particulier ce qui peut rebuter : l'organisation autour du lavage), ce sera l'objet d'un autre billet, mais nous pouvons déjà vous dire que c'est très positif !
Pour en savoir plus
Nous avons principalement puisé nos informations dans trois références :
- la thèse d'Anne-Sophie OURTH, présentée en vue de l'obtention du grade de docteur en environnement : "Les couches lavables constituent une alternative moderne, écologique et économique aux couches jetables" ;
- un dossier du CNIID : "Couches bébés : comment bien choisir ?" ;
- le numéro 1 du magazine "Grandir autrement", téléchargeable sur leur site pour 2,90 Euros.
Il existe enfin une association pour la promotion des couches lavables, "Bulle de Coton", qui donne beaucoup d'informations, de conseils et propose des liens intéressants sur leur site.
Édit du 14/01/2008
Comme nous le disions dans le billet sur les lingettes lavables, les tissus en bambou ne sont pas toujours 100% naturels, loin de là... Mais des couches lavables, même en bambou qui contient de la viscose, restent toujours bien moins chimiques ques les couches jetables.
Notre choix s'est porté sur du coton bio... et là, le naturel est vraiment à 100% !!!